Sortie de "Dans La Maison" : 10 Octobre 2012
Réalisation : François Ozon
Note : 4,5/5
Résumé : Un garçon de 16 ans s'immisce dans la maison d'un élève de sa classe, et en fait le récit dans ses rédactions à son professeur de français. Ce dernier, face à cet élève doué et différent, reprend goût à l'enseignement, mais cette intrusion va déclencher une série d'événements incontrôlables.
Critique : Un film français oppressant et très réussi !
Les acteurs sont impeccables, entre un Fabrice Lucchini dans le rôle d'un professeur à la fois intrigué et perdu, et un qui joue merveilleusement bien cet adolescent très difficile à cerner.
Rentrer dans une maison pour pouvoir écrire, observer minutieusement les gens, leurs comportements, regarder tous les détails de cette maison, manipuler pour rester encore et encore, créer des conflits pour pimenter cette rédaction, cette histoire... C'est le but de Claude. On peut comparer son envie de s'immiscer chez les gens par une drogue.
La manipulation de Claude est omniprésente, parfois l'on croirait que c'est un garçon plein d'innocence, et parfois on sent qu'il manipule tous les gens autour de lui, par des comportements, des regards...
J'ai beaucoup aimé cet effet de mise en abyme tout le long du film : nous regardons une fiction, et dans cette fiction s'en trouve une autre, celle de la rédaction de Claude.
D'ailleurs, plus le film avance, plus l'on se demande si ce que Claude a écrit dans sa rédaction est bien réel ou n'est-ce que de la fiction ? (Sachant que les deux possibilités restent de la fiction cinématographique)
Nous sommes en quelque sorte manipulés, nous aussi. La scène où son ami Raph se pend par exemple est bien de la fiction, tandis que le baiser entre sa mère et Claude est bien de la réalité, tout se confond.
La fin est assez troublante car Germain a consacré tout son temps à la rédaction de Claude qui l'intriguait de plus en plus, quitte à devenir une obsession et à commettre une faute dangereuse au sein de son lycée. Il finit par perdre tout, son travail, sa femme, voir même sa santé mentale... Et pourtant, il reste obsédé par Claude et son talent de l'écriture.
Ce film est très oppressant, enivrant, voir angoissant et la manipulation est exercée à merveille.